dimanche 4 avril 2021

Pâques !

Cette année, Pâques est vécu en semi-confinement. Mais, contrairement à l'année 2020, il est possible d'aller à la messe, de nous recueillir dans les églises, et de nous réunir (à quelques-uns, il ne faut pas abuser non plus sous peine de mettre les plus fragiles en danger) pour fêter Pâques.

(Photo : Amélie Platz)

Les fêtes pascales sont riches de traditions, notamment culinaires. Ici, en Alsace, il en est une en particulier qui me "parle" beaucoup, sans doute parce que j'aime beaucoup faire de la pâtisserie. C'est la tradition des Lammalas, ces biscuits en génoise que l'on prépare exclusivement pour Pâques et que l'on mange uniquement à cette occasion (normalement !).

Voici une recette très simple à réaliser, à condition d'avoir le moule adéquat.

Pour un lammala :

- 5 oeufs

- 80 g + 70 g de sucre

- 150 g de farine

- huile pour le moule

1- Séparer les blancs des jaunes d'oeufs.

2- Battre les jaunes avec 80 g de sucre, jusqu'à que ce que le mélange double de volume et                    devienne blanc et mousseux.

3- Ajouter la farine, bien mélanger à la spatule jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène et    relativement compacte.

4- Battre les blancs en neige ferme, ajouter les 70 g de sucre restants en trois fois, tout en            continuant à fouetter les blancs, afin d'obtenir une meringue formant un pic.

5- Détendre la pâte en ajoutant deux cuillères à soupe de meringue, puis incorporer peu à peu la    meringue jusqu'à obtenir une pâte homogène.

6- Verser dans le moule à lammala (en vente aux environs de Pâques dans tous les supermarchés, en Alsace du moins !).

7- Cuire à 150°C pendant 55 minutes. 

8- Sortir le lammala du four, laisser refroidir avant de démouler avec précaution. Laisser refroidir complètement sur une grille. Décorer avec du sucre glace, un ruban autour du cou ou un drapeau aux couleurs de la papauté (jaune et blanc).

Pourquoi manger un biscuit en forme d'agneau, le matin de Pâques ? On peut y voir un symbole de l'agneau immolé, offert en sacrifice pour le salut des hommes, le rachat de leurs péchés. En effet, l'Eglise Catholique enseigne que Jésus, l'agneau de Dieu, est immolé, sacrifié sur le bois de la croix pour sauver l'humanité de la mort éternelle et du péché.

L'agneau lui-même renvoie au livre de l'Exode, lors de la première Pâque, c'est-à-dire de la sortie des Hébreux d'Egypte. Cette nuit-là, Dieu demande à son peuple en esclavage de se préparer à quitter l'Egypte, malgré Pharaon et ses gardes. Pour montrer à Pharaon sa puissance, Dieu leur envoie dix épreuves, la dernière étant la mort des premiers-nés égyptiens. Afin d'épargner les premiers-nés des Hébreux, Dieu leur donne comme consigne prendre un agneau par famille, de le sacrifier, de prendre son sang et d'en couvrir les linteaux et les montants des portes de leurs maisons, afin que l'ange envoyé par Dieu épargne ceux qui y vivaient. Puis, après le repas pris les sandales aux pieds et la ceinture aux reins, tous quittent le pays, guidés par Moïse. Ils passent la Mer Rouge, pourchassés par Pharaon et son armée, mais Dieu protège son peuple et le libère de l'esclavage. C'est la Pâque juive, fête commémorant la sortie d'Egypte, que Jésus doit célébrer avec ses disciples lors de sa dernière semaine à Jérusalem. Cette fête est donc la même pour les Juifs et pour les Catholiques, mais son sens a changé pour les Catholiques, la fête juive préfigurant le sacrifice de Jésus pour libérer les croyants de l'esclavage du péché.

Il existe bien d'autres traditions culinaires, selon les régions, et l'agneau (sous forme de viande, cette fois-ci) y tient une grande place, signifiant ainsi son importance symbolique pour les croyants.


Pour aller plus loin : 

Livre de l'Exode, chapitre 12

- La symbolique des mets de Pâques 

- D'autres recettes sucrées pour Pâques 

- La recette des biscuits de la joie, d'Hildegarde de Bingen 

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