jeudi 21 mai 2020

Un jour, une question #1 : Est-ce que les animaux ressusciteront ?

Je suis IDR, c'est-à-dire Intervenante De Religion. C'est un métier qui n'existe qu'en Alsace et en Moselle, là où le Concordat de 1801 s'applique toujours. Les élèves des écoles publiques ont, dans leur programme scolaire, une heure par semaine obligatoire qui peut avoir pour objet soit la morale, soit la religion. Et comme les Professeurs des Ecoles ne sont pas toujours à même d'assurer cet enseignement, des IDR sont formés et mandatés pour cela. Ils ont un arrêté du Ministère de l'Education Nationale qui les autorise à entrer dans les écoles et à y assurer cette heure de cours pour les élèves volontaires.

Pour ma part, en cette année 2019/2020 quelque peu perturbée, j'assure six heures de cours par semaine, dont trois heures auprès d'élèves de CM1 et de CM2. Et quand on a 9 ou 10 ans, très souvent, des questions, on en a beaucoup. Et la plupart de ces questions ne sont pas au programme officiel, mais n'en sont pas moins intéressantes, souvent philosophiques et parfois complexes.
Lors de ma première année en tant qu'IDR, j'ai souvent été débordée par ces questions d'élèves. J'y répondais durant le cours, en improvisant totalement en fonction de ce que je savais (et j'osais dire aussi quand je ne savais pas !), mais ce n'était bon pour personne. Pour les élèves, parce que les réponses étaient souvent peu argumentées, peu construites, et parce que les réponses à ces questions occupaient beaucoup de temps dans l'heure qui m'était allouée et que, du coup, je n'avançais pas dans le programme officiel (même si celui-ci n'avait rien de contraignant, comme peut l'être le programme de mathématiques ou de français). Ce n'était pas satisfaisant pour moi non plus, parce que la plupart du temps, en rentrant chez moi, je faisais des recherches sur les questions qui m'avaient été posées par mes élèves, et je trouvais souvent des réponses bien plus précises et intéressantes que celles que j'avais formulées en cours.

La deuxième année, j'ai donc décidé de changer de tactique. J'ai distribué aux élèves des petits morceaux de papier en leur donnant pour consigne d'y écrire leurs questions dessus et de me donner les papiers durant le cours, afin que j'aie le temps d'y travailler et de faire de vraies recherches pour trouver des réponses. 
J'appelle ça les questions "bonus".
Par ailleurs, je me suis engagée à répondre à toutes ces questions durant l'année scolaire, à raison d'une par heure de cours, quitte à réserver la dernière heure pour répondre à toutes les questions qui n'avaient pas été abordées durant l'année. Ça a très bien marché en 2017/2018 et en 2018/2019 et j'ai donc procédé de la même manière cette année.

Sauf que l'année scolaire 2019/2020 est loin d'être une année "normale"...
Juste avant le début du confinement, j'avais préparé une réponse à la question d'une de mes élèves de CM2, mais je n'ai jamais pu la traiter en classe, faute de temps ce jour-là. J'avais prévu de commencer par ça au cours suivant... sauf que le cours suivant n'a jamais eu lieu, bien sûr.
Depuis quelques semaines, je me creuse la tête pour trouver un moyen de répondre à ces questions d'enfants, malgré l'impossibilité pour moi d'intervenir dans les classes. En effet, si l'école reprend tout doucement, les cours de religion, eux, ne reprendront qu'en septembre, à la rentrée scolaire. Les élèves de cette année n'auront donc pas de réponses à leurs questions et je ne pourrai pas honorer la promesse que je leur ai faite.

Je vais donc le faire ici, et vous pourrez écouter la réponse audio à cette question en cliquant sur le lien. La question du jour concerne les animaux, leur âme, et l'enfant s'interroge ici sur la possibilité ou non de les voir ressusciter un jour...
Je précise qu'il n'y a pas de thème privilégié, aucune question n'étant censurée. La plupart ont un lien avec la foi, mais il m'est arrivé de parler de photographie ou d'optique durant ces "bonus"...

Adam et Eve au Paradis Terrestre, Peter Wenzel, Musées du Vatican

Pour aller plus loin :

- Un article dans La Croix
- Un autre dans Cathobel

Pour des raisons évidentes, les prénoms des enfants ne sont pas mentionnés, ni les noms des écoles où ils sont scolarisés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire